L’Europe ou le « Cœur et la Raison »
Dans ce débat européen nous avons traditionnellement deux conceptions qui s’affrontent.
Les souverainistes ou encore appelé nationalistes d’un côté, qui font appel à notre patriotisme, à notre amour de la Nation, et défendent une France qui ne saurait accepter aucun diktat, fut il Européen.
Les Pro-Européens de l’autre, qui font appel à notre raison et qui défendent une France forte au sein de l’Union Européenne pour lutter à armes égales et peser sur la mondialisation.
Le point commun dans les deux camps est un grand amour de la France.
Tous deux pourraient être à ce titre considérés comme nationalistes, car au-delà de toute appropriation politique, qu’est-ce d’autre que le nationalisme que d’aimer et vouloir défendre sa nation…
Tout dépend de la méthode…
Le débat aurait pu être aisément tranché par chaque citoyen, si d’autres facteurs n’étaient intervenus.
L’Etat d’abord, ou ses gouvernements successifs, qui se sont défaussés sur l’Europe pour chaque mesure impopulaire, sous un slogan identique « C’est pas nous, c’est l’Europe »
Le résultat en a été au mieux une lente mais irréversible méfiance, au pire une réelle aversion envers cette Europe lointaine et pourtant si contraignante.
Le fonctionnement Européen ensuite, depuis le mode de scrutin à la proportionnelle de ses représentants, jusqu’aux prises de décisions à l’unanimité, dont chacun comprend sans avoir fait l’ENA, qu’il est source de blocage, et surtout que dans cette Europe la voix de le France ne pèse que pour un vingt-septième…
Les décisions de la Commission Européenne de surcroit, parmi lesquelles l’abandon de Péchiney, ou plus récemment l’interdiction de la fusion Alstom/ Siemens qui resteront des points culminants de l’incompréhension populaire, source du meilleur des rejets et qui illustrent que l’Europe n’a pas compris à temps que sa législation sur les monopoles ne pouvait plus s’appliquer in utero, c’est-à-dire entre pays européens.
L’amnésie historique enfin. Dans ces difficultés économiques et sociales que nous vivons, dans cette incertitude du lendemain, avons-nous encore le temps de nous attarder sur le passé…
Si nous le faisions la mémoire nous reviendrait et nous verrions alors tout ce que l’Europe nous a donné et nous a permis : la restructuration de notre agriculture avec les aides de la PAC, des financements pour notre politique de recherche et de développement, des programmes de coopérations européens pour nos chercheurs, des programmes d’échanges et d’ouverture pour nos étudiants…
On comprendrait alors que l’Europe n’est pas l’affaire de tous, terme générique et lointain, mais l’affaire de chacun.
On comprendrait alors qu’il nous faut réformer le mode de fonctionnement de cette Europe et non la rejeter en bloc.
Il en découlerait sans doute un changement de comportement, et au premier chef d’entre eux un vote plus large aux Européennes qui a jusqu’ici toujours battu tous les records d’abstention.
Tout l’enjeu de ce nouveau débat sur l’Europe est donc là : Ramener l’Europe dans le cœur et la raison de chaque citoyen !